• Dis maman, c’ est qui nos amis les plus attentionnés ?

     

    Ma chère enfant, nos amis les plus attentionnés sont les agences de notation et les think tank car ils disent tout haut ce que les financiers internationaux pensent tout bas.

     

    Tu me donner des exemples pour mieux comprendre ?

    Pour les agences de notation, elles continuent à dégrader (= à baisser) les notes des banques (allemandes, espagnoles, françaises, italiennes) car elles considèrent que ces banques qui spéculent sur les dettes des Etats (surtout sur celles des pays dits forts de l’ UE : Allemagne, France, Pays-Bas…) prennent un risque trop élevé de ne pas être remboursées. C’ est ce que fait l’ agence MOODY’S en ce moment qui attend pour juger la politique économique de François HOLLANDE au 3° trimestre 2012 et qui annonce par avance qu’ elle va dégrader la note de la FRANCE.

     En fait les agences de notation traduisent la pensée des marchés financiers qui veulent que la Grèce sorte de la zone euro, et même pourquoi pas l’ Espagne si celle - ci ne peut plus payer sa dette souveraine, autrement dit que l’ Europe se débarrasse de ses branches pourries.

    Cependant, le fait par exemple que l’ agence STANDARD and POORS ait dégradé la note de la France depuis plusieurs mois, n’ a pas influé sur les taux des emprunts obligataires de la France qui ont même baissé à 2,3% à 10 ans après avoir dépassé les 4% en novembre 2011.

     

    Et qui sont les think tank ?

    Ma chère enfant, ce sont des gens qui se présentent comme bien intentionnés et qui donnent de « bons conseils » aux gouvernements européens. Ces réservoirs de pensées agissent comme des lobbies. Je te donne un exemple significatif : le think tank BRUEGEL basé à BRUXELLES. Son premier Président a été Mario MONTI (actuel Premier Ministre italien imposé par l’ UE et ex Commissaire européen) et son Président actuel est Jean-Claude TRICHET (ex-Président de la BCE), rien que des personnes bien – pensantes dans l’ orthodoxie libérale. En te promenant sur le site internet officiel de BRUEGEL (http://www.bruegel.org/) tu y verras dans un bandeau noir que le but de ce think tank est « Améliorer la politique économique ». Et l’ un de ses principaux penseurs, Zsolt DARVAS, hongrois et universitaire, considère que la seule solution pour l’ UE c’ est que « La zone euro nécessite un cadre de gouvernance efficace, qui ne peut voir le jour sans une solide intégration politique. » LaTribune.fr du 25 Juillet 2012. Cette solide intégration politique implique que « En revanche, un fédéralisme budgétaire et des outils d'investissements communs, comme aux Etats-Unis, permettraient à la zone euro de compenser la faible demande de chaque pays européen et relancer une croissance solide. » Ce qui passe par le MES : « Ainsi, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra recapitaliser directement les banques une fois que l'autorité de supervision bancaire sera instaurée. Cette décision constitue une avancée majeure.» Tout ceci va dans le sens de la gouvernance économique et monétaire de l’ UE, chère aux différents Présidents de l’ UE (Herman VAN ROMPUY, Mario DRAGHI, José Manuel BARROSO).

    Pour la maman    Gérard ESTIOT le 26 Juillet 2012.

     

    Je vais abandonner ce blog pour une semaine pour des raisons familiales. Je rappelle "à mes fidèles lecteurs" dont le nombre varie de 0 à 7 selon les jours (avec même une pointe à 12) qu' ils ont toujours la possibilité d' écrire des commentaires sur chacun des mes articles.

     

    A bientôt et merci de lire ce blog citoyen et politique.
    Gérard ESTIOT le 26 Juillet 2012.


    votre commentaire
  • Dis maman, est – ce qu’ on peut faire confiance aux banques ?

     

     Non, mon cher enfant, on ne peut pas faire confiance aux banques pour toute une série de raisons :

    ·                   les banques renâclent dans les accords internationaux : le G20 de LONDRES en 2009 (en plein crise financière) voulait que les banques augmentent leurs fonds propres à un niveau de 10% de leurs liquidités. Au moment de la rédaction des accords BÂLE III, les banques internationales ont fait pression pour limiter à 6% ce taux de fonds propres.

    ·                   les banques encaissent des profits illégaux : de 1996 à 2007, les banques françaises ont encaissé des bénéfices qui ne leur étaient pas destinés : les particuliers qui empruntaient de l’ argent et qui souscrivaient alors une assurance décès ou une assurance incapacité ou invalidité du souscripteur auraient dû percevoir l’ excédent des bénéfices de ces contrats d’ assurances liés à l’ obtention d’ un crédit. Or ce sont les banques émettrices de crédit qui ont indûment empoché cet argent (16 milliards d’ euros) et qui doivent le rembourser sur deux ans.

    ·                   les banques dénoncent leurs propres employés : en mai 2012, la Banque britannique HSBC a communiqué au fisc américain le nom de 1 100 de ses employés qui avaient permis à de riches contribuables américains de frauder ledit fisc américain (= SEC). La seconde banque suisse, Credit Suisse a agi de même. Tout cela pour échapper à une amende. 

    ·                   les banques manipulent de l’ argent sale : un rapport du Sénat américain a décelé « de graves carences » à l’ intérieur d’ une filiale de la banque britannique HSBC dans la surveillance de l’ origine des  fonds financiers placés dans ladite filiale. Les cartels mexicains de la drogue auraient transféré pour 7 milliards de dollars vers cette filiale ( HBUS). Cette filiale aurait eu des relations financières avec une banque saoudienne soupçonnée de financer le terrorisme international.

    ·                   les banques spéculent par leur  bilan : elles ont spéculé en achetant des obligations d’ Etat ( appelés aussi dettes souveraines) qui permet aux Etats de financer leur budget (puisqu’ ils sont dans l’ impossibilité juridique de faire appel à leur Banque centrale). Elles ont donc pris le risque de ne pas être remboursées par les Etats sur endettés (Grèce, Portugal, Italie, Espagne …) Ce qui effraie leurs clients.

    ·                   les banques peuvent communiquer des renseignements personnels sur leurs clients : théoriquement les clients des banques sont protégés par le secret bancaire. Ces banques ne doivent pas communiquer de renseignements personnels ni à d’ autres banques, ni à des administrations, sauf dans certains cas (enquêtes de la Banque de France, administrations fiscale, douanière et de la Justice). Mais lorsqu’ il s’ agit de grands groupes bancaires avec des filiales à l’ étranger, rien ne garantit un client lambda que sa banque ne transmette des renseignements individuels à un fournisseur de services travaillant pour elle (dans le cadre d’ une délégation de services) , à des agences d’ évaluation de crédits, des assureurs hypothécaires, des assureurs garantissant les créances, des bureaux d’enregistrement ou à des filiales dudit groupe bancaire.

    ·                   les banques manipulent le taux interbancaire : la banque britannique BARCLAYS a manipulé ce taux d’ emprunt entre les banques (sur le marché interbancaire) pendant plusieurs années. Une vingtaine de grosses banques mondiales sont impliquées dans ces manipulations du LIBOR et de l’ Euribor (taux d’ emprunt bancaire qui varient de 1 jour à un an) qui concernent 447 milliards d’ euros de produits financiers dérivés ( produits spéculatifs). Les banques ont fait de gros bénéfices et elles redoutent des amendes (déjà 331 millions d’ euros payés par la BARCLAYS)  et surtout une réglementation plus stricte de leurs activités financières.

    ·                   Les banques ne se soutiennent pas entre elles : voir la chute de LEHMAN BROTHERS et de  BEAR STEARNS  aux USA. Les autres banques, comme JP MORGAN, CITIGROUP ou GOLDMAN SACHS ont ramassé les actifs  de ces banques qui pouvaient leur rapporter de l’ argent.

     

    Pour la maman   Gérard ESTIOT le 25 Juillet 2012.

     

    DSC_0112.JPG

     

    Canal du Midi Juillet 2012


    votre commentaire
  • Dis maman, c’ est quoi la fraude ?

     

    Ma chère enfant , la fraude c’ est un « acte malhonnête fait dans l'intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements : Fraude sur les marchandises. » selon la définition du Dictionnaire LAROUSSE. La fraude fiscale comme l’ évasion fiscale sont intentionnelles.

     

    La fraude intérieure sociale se monte à 590 millions d’ euros en 2011.Mais la fraude la plus importante est la fraude fiscale, estimée selon le sénateur communiste Eric BOCQUET entre 40 et 50 milliards d’ euros par an, et pour la fraude fiscale européenne estimée par l’ ONG TAX RESEARCH à 1 000 milliards d’ euros par an.  Il en est de  même pour l’ évasion fiscale qui se passe à l’ extérieur de la France.

     

    Et pourquoi sont - elles si importantes ?

    Bonne question ma chère enfant. Si une telle fraude et une telle évasion  fiscales existent c’ est que les voies par lesquelles elles se développent ne sont pas ou mal contrôlées. Au nom de la libre circulation des capitaux et au non de la libre concurrence. Or dans le Traité de LISBONNE il n’ existe pas d’ harmonisation fiscale entre les pays et c’ est donc le dumping fiscal qui règne en Europe. Un seul exemple : nos voisins suisses, dans leurs cantons fédérés,  règlent le niveau de taxation des capitaux et de l’ impôt sur les sociétés. Et ils se font concurrence entre eux, et ce, malgré la Conférence des Directeurs Cantonaux des Finances. Par conséquent, le taux de fiscalité dans les cantons suisses varie de 10,6% pour les cantons de LUCERNE et de NIDWALD à 33,8% pour le canton de BERNE. Un rapport de 1 à 3.

    Mais les voies qui permettent la fraude fiscale ne sont pas interdites ni contrôlées : existence de sociétés filiales  résidant dans les Paradis fiscaux dans lesquelles sont reportées les bénéfices des sociétés mères, système de carrousel pour la TVA entre différents Etats européens, droit luxembourgeois autorisant le siège social d’ une société financière dans un paradis fiscal autre que le Luxembourg, système des prix de transfert sur une même marchandise  entre plusieurs Etats européens, les filiales des banques situées dans les paradis fiscaux européens et pratiquant les comptes bancaires par numéro et pas pseudonymes… etc…

     

    Et qu’ est – ce – qu’ il est possible de faire contre la fraude fiscale ?

    Il ne suffit pas de vouloir l’ interdiction des Paradis fiscaux. Il faut faire le « ménage» à l’ intérieur de la France : renforcer les moyens du fisc et lui donner la possibilité d’ enquêter à l’ extérieur, mettre sous contrôle de l’ Etat ou du Parlement les chambres de compensation qui enregistre tous les mouvements financiers, rétablir l’ autorisation administrative d’ exercer pour les sociétés, autorisation supprimée par la directive BOLKESTEIN sur les services, taxer les exilés fiscaux, obliger à une coopération fiscale les paradis fiscaux par la voie des échanges automatiques d’ informations entre administrations fiscales au niveau de l’ UE etc….

     

    Pour la maman    Gérard ESTIOT le 24 Juillet 2012.

     

    DSC_0014.JPG


    votre commentaire
  • Ah ! qu’ elles étaient donc belles nos universités…..

     

    Petit rappel historique : au début des années soixante, nos Universités, réservées aux enfants de l’ élite bourgeoise, accueillaient un  nombre restreint d’ étudiants, eux-mêmes issus des classes de lycées généralistes où peu d’ enfants d’ ouvriers et de salariés avaient accès. Pour cela il fallait avoir la chance de résider dans une ville de préfecture ou de sous- préfecture et d’ accéder au lycée par le Petit Lycée (classe de 8° correspondant au CM1). Mais arriva le baby-boum et il fallait à l’ économie davantage de salariés éduqués et instruits. Ainsi que le mouvement contre la Guerre d’ Algérie en 62-63 qui contribua à la démocratisation de l’ Université. Et pourtant déjà à cette époque on parlait de sélection après le Bac (Congrès de Vienne, octobre 1967).

     

    Nicolas SARKOZY, en son temps Président de la République, décida que les Universités, comme les universités américaines, devaient devenir autonomes et se financer par elles-mêmes. D’ où la Loi LRU.

     

    Cette Loi a conduit un certain nombre d’ Universités (un quart de nos Universités selon certaines sources) à la faillite. Pour plusieurs raisons :

    ·                   une mauvaise appréciation de la masse salariale des salariés des Universités (enseignants, chercheurs, administratifs, techniciens) laquelle masse salariale, du fait du Glissement-Vieillesse-Technicité, une invention socialiste) a augmenté plus que prévu.

    ·                   Les budgets promis n’ ont pas été abondés

    ·                   10% des bourses n’ ont pas été budgétisées

    ·                   La maintenance ou les réparations ont été sous-évaluées

     

    Conséquences : les Universités pauvres gèrent à court-terme (parfois à 40 jours) , suppriment des postes, pratiquent les coupes budgétaires, économisent sur tous les tableaux comptables possibles (consommation d’ électricité et de gaz par exemple). Elles diminuent ainsi l’ offre dans l’ éventail des formations possibles. Les Sciences Humaines en ont largement pâti par rapport aux Sciences exactes. Certes les Universités ont bénéficié des transferts financiers de l’ Etat, mais pas en progression proportionnelle. Enfin, l’ absence d’ outil de gestion en comptabilité analytique a pénalisé fortement les Universités. Si quelques universités d’ excellence s’ en sortent car l’ argent investi s’ est porté sur des projets précis et non sur des projets globaux, il n’ en est pas de même pour le reste de l’ Université française.

     

    Le nouveau Gouvernement veut une réforme de la Loi LRU mais la Ministre des Universités, Geneviève FIORASO, n’ a pas les moyens financiers pour la refondre, pour développer la recherche universitaire, pour reforme le premier cycle universitaire. Pour cause d’ austérité.

     

    Problématique posée à chaque Université : offrir un panel le plus large possible d’ études et de formations professionalisantes.

     

    Gérard ESTIOT le 23 Juillet 2012.

    DSC_0069.JPG



    votre commentaire
  • Le LIBOR (2)

     

    Par – delà la démission des trois dirigeants de la banque anglaise BARCLAYS et l’ amende qui lui a été infligée, il sera intéressant de suivre les suites juridiques et pénales de cette affaire :

     

    Suites juridiques : que vont faire les Etats et leurs régulateurs contre ce genre de pratiques ?

    Les banques centrales et les régulateurs (autorités des marchés financiers) devraient se réunir en septembre pour étudier une réforme des taux du marché interbancaire. L’ incendie sera – t – il éteint d’ ici là ? Car, ce qui apparaît au grand jour, c’ est la présence et le voisinage permanent des dirigeants des banques avec les responsables politiques des Banques centrales (entre, par exemple, Bob TUCKER, numéro 2 de la Banque d’ Angleterre et Bob DIAMOND, ex-directeur général de BARCLAYS). C’ est l’ orgueil insensé de la haute banque qui se croit intouchable : le même Bob DIAMOND avait déclaré au printemps 2011:   « le temps des remords et des excuses doit se terminer » pour les banquiers. C’est aussi la cupidité érigée en principe moteur de la haute finance : la manipulation du LIBOR sur 2 points a permis des bénéfices pour les banques qui étaient dans le coup. Egalement il est légitime de se demander si doit perdurer indéfiniment l’ aveuglement des superviseurs sur le chapitre de l’ auto-régulation des banques : « Pour finir, la confiance aveugle des régulateurs dans la capacité des banques à s'auto-réguler laisse perplexe. » Latribune.fr du 20 juillet 2012

     

    Suites pénales : combien cela va – t – il coûter aux banques fautives ?

    Est-ce que seul la banque BARCLAYS va faire les frais de cette affaire ? Les autres banques mondiales ne vont – elles pas s’ arranger avec leur Banques Centrales et leurs régulateurs ? Voir la déclaration très prudente du Gouverneur de la Banque de France , Christian DUNOYER concernant le Crédit Agricole et la Société Générale : les banques françaises avaient « été interrogées par les autorités compétentes et les réponses, apparemment, ont été satisfaisantes puisqu'à ce stade, il n'y a aucune suite". "Pour l'instant, personne n'a dit, n'a émis l'idée qu'elles avaient participé", a-t-il ajouté. » LaTribune.fr du 20 Juillet.

     

    Pour les solutions alternatives à apporter à cette affaire, comme aux affaires précédentes (crise des subprimes, les produits financiers toxiques, les agissement des traders : voir affaire Société Générale, affaire JP MORGAN, le rôle des banques comme GOLDMAN SACHS dans les crises souveraines, l’ argent sale de la 1° banque mondiale HSBC) , ce sera l’ objet de plusieurs articles détaillés. Encore des affaires à suivre !!!!

    Gérard ESTIOT le 22 Juillet 2012.


    32.JPG


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires