•                       De la stabilité comme norme unique

     

    Depuis  quelque temps, on nous assène la stabilité comme norme unique devant être l’ objectif de toute loi ou de tout règlement.   Prenons par exemple le Crédit Impôt Recherche (=CIR) : il permet à une société d’ avoir une réduction d’ impôt pouvant aller jusqu’ à 100 millions d’ euros (en clair,  une niche fiscale pour attirer les sociétés). Or les grandes sociétés internationales utilisent ce crédit d’ impôt non seulement pour elles mais aussi pour leurs filiales. Résultat : ce CIR coûtera à l’ Etat 5,4 milliards d’ euros en 2014, et 7 milliards en 2015. Une députée socialiste, Karine BERGER, a tenté de réorienter, dans le cadre juridique du  CIR, le crédit d’ impôt  vers les PME-PMI moins importantes que les grandes transnationales ; refus de François HOLLANDE au nom de la stabilité.

     

     La stabilité a été déclinée dans plusieurs lois européennes dont les plus récentes sont  le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance avec le Mécanisme Européen de Stabilité en 2011 remplaçant le Fonds Européen de Stabilité Financière.

    Pourquoi cette stabilité ? la crise financière qui se poursuit actuellement, avec son pendant, la crise économique, fait peur à l’ économie libérale car elle contrarie ses plans de libre-échange, de concurrence libre et non faussée, de suppression de toutes les lois et règlements qui entravent le commerce, le marché du travail, etc… . Donc la principale préoccupation de la finance internationale (des « marchés » comme disent les médias bien informés) , c’ est de diminuer et d’ affaiblir les Etats, de les enrober dans un filet très serré d’ obligations qui leur font perdre toute autonomie, et à long terme toute légitimité.

     

    Je rappelle la position de Pierre MENDES-France, un peu plus de deux mois avant la signature des traités de Rome, le 18 janvier 1957 et qui motivait son opposition dans une intervention particulièrement à l’Assemblée Nationale : "Le projet du marché commun, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XXe siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme "providentiel", soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car, au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale". 

    Gérard ESTIOT


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    Un procès exemplaire

     

    Le procès de l’ Union des Industries Minières et Métallurgiques (= UIMM) et de sa caisse noire : 600 millions d’ euros dont 16,5 millions servaient à « fluidifier » les relations sociales sous la forme d’  enveloppes de billets pour les personnalités politiques et intellectuelles, pour les 5 syndicats majeurs (ceux représentés dans les instances du dialogue social). Florence PARISOT, alors Présidente du MEDEF, avait déclaré être « fumasse » au moment de la découverte de cette caisse noire.

     

    Quel est le sens à tout cela ? C’ est que le Patronat français a considéré pendant longtemps  que tout pouvait s’ acheter pour arriver à ses fins : hommes politiques, dirigeants syndicaux (grands ou petits). C’est une dérive du clientélisme politique.   Même si l’ UIMM a décidé de gérer autrement cette cagnotte (par le recyclage de 230 millions vers le financement des PME-PMI), elle reste entachée de la volonté patronale d’ abattre les gêneurs syndicalistes ou les syndicats trop revendicatifs, d’ aider les patrons en proie à des grèves plus ou moins longues par l’ Epim (= Entraide professionnelle des Industries et Métaux,  dont on ne sait pas le montant exact avec les intérêts produits, peut – être 580 millions d’ euros). Cette pratique est reliée à d’ autres, exercées juste après la Libération et la fin de la Seconde Guerre Mondiale aussi bien dans le sud de la France qu’ en Italie du Nord: chasse aux militants syndicaux, lien avec la mafia locale à Marseille pour affaiblir le puissant syndicat CGT des dockers etc… L’ UIMM continue à financer son lobby, la Fabrique de l’ Industrie, dont le dirigeant Louis GALLOIS est passé de simple rédacteur de rapport à celui de Président du Haut Conseil à la Compétitivité. Ce qui pose également le problème de tous les Hauts Conseils, de toutes les Hautes Autorités qui sont développés aussi bien par les Gouvernements de Droite que par celui actuel du PS, dont les financements particuliers sont placés en dehors du budget de l’ Etat.        

     

    Mais cela démontre aussi la dérive bureaucratique des syndicats qui faisaient payer leurs permanents par des caisses de  gestion de la Prootection sociales dans esquelles ils participaient.  La réélection permanente des mêmes dirigeants syndicaux aux postes de responsabilité avant et après Mai 68 pendant plusieurs décennies est aussi un élément de ce dossier (André BERGERON par exemple).    Les grandes Confédérations syndicales ont mis un terme à cela avec le nombre limité de mandats électifs successifs à leurs postes de Secrétaire Général.       

     

    Deux ans de prison ont été requis contre Denis GAUTHIER-SAUVAGNAC (ancien Président de l’ UIMM) en particulier, d’ autres peines contre Jacques GAGLIARDI et Pierre GUILLEN (ancien vice-président). Jugement mis en délibéré en Février 2014. A suivre donc…………..

     

    Gérard ESTIOT

     


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    La bataille politique

     

    Et le Gouvernement hésite et tergiverse : « Autre motif de colère, dans l’Est et le Nord, le Gouvernement a mis fin au gel de décisions concernant les attributions et prolongations de permis exclusifs de recherche. Il a en août octroyé les permis de “Forcelles” (Meurthe) et “Seebach” (Bas Rhin). Il a prolongé les permis “Bleue Lorraine Sud” (Moselle) et “Soufflenheim” (Bas Rhin). L’Etat a  ouvert en septembre le permis “Nord Cambrai” (Nord ) à la concurrence, etc. Dans ces anciennes régions minières confrontées à des problèmes d’emploi,  les opposants estiment que le Gouvernement entend  laisser  miroiter  “des emplois” et une exploitation “écologique”, en jouant sur la confusion entre gaz de mine et gaz de couche. » Communiqué de la Coordination nationale des Collectifs anti-gaz de schistes, SAINT-AVOLD, 14 Octobre 2013.  

     

     Les groupes internationaux sont largement aidés par la droite française : l’ UMP et sa Boîte à Idées (=BAI) :  « Dans son rapport, la BAI demande l’abrogation de la loi du 13 juillet 2011 sur laquelle doivent se prononcer les Sages, et la reprise de l’exploration. Votée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, cette loi a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir. Le 14 juillet dernier, le président François Hollande avait averti que tant qu’il serait président, il n’y aurait pas d’exploration de gaz de schiste. » 10 Octobre 2013.

    Le Parlement européen, réuni à STRASBOURG le 09 Octobre 2013, vient de demander qu’ il soit procédé à une étude préalable sur l’ impact environnemental avant d’ exploiter le gaz de schistes : « Une majorité de l’hémicycle strasbourgeois a voté, mercredi 9 octobre, en faveur d’un amendement, qui rend les études d’impact environnemental obligatoires pour tout projet d’exploration et d’extraction de gaz de schiste. » Mais la Commission européenne n’ a pas pour habitude d’ écouter la voix du Parlement européen. Et que dire des négociations quasi secrètes sur le Partenariat Transatlantique sur le Commerce et l’ Investissement.

     

    En plus du principe de précaution il apparaît  urgent d’ opposer aussi un principe de sauvegarde et de prévention sanitaires des populations humaines et animales, doublé d’ un principe de préservation des écosystèmes végétaux et aquatiques  à tous ces ardents défenseurs de l’ exploitation des gaz et huiles de schistes : « La fracturation hydraulique aux Etats-Unis a généré l’an passé près de 1 000 milliards de litres d’eau toxique, contenant en particulier du radium et du bromure. L’étude demandée par l’ONG Environment America pointe du doigt l’impact sur l’environnement et sur la santé des populations de l’utilisation des gaz de schiste. Plus de 80 000 puits ont été forés aux Etats-Unis depuis 2005. Entre 7 et 34 millions de litres d’eau mixés avec du sable sont nécessaire à la fracturation d’un seul puits. La fracturation hydraulique a donc consommé près de 1 000 milliards de litres d’eau depuis 2005 qui sont par la suite rejetés en surface après s’être mélangés à des toxines de radium et de bromure, néfaste pour la santé et l’environnement. Une étude qui vient compléter des chiffres publiés la semaine dernière par l’Université de Duke selon laquelle la toxicité des eaux rejetées par une usine de traitement des eaux usées après fracturation serait 200 fois plus élevée que la normale. »

    ESTIOT Gérard

     


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    Le lobby pétrolier et extractif

     

    Les lobbys des pétroliers sont en ordre de marche et  ne se résignent pas ,  ne renoncent pas : l’ Union Française des Industries du Pétrole (=UFIP), l’ avocat de SCHUEPBACH, l’ Amicale des Foreurs et Métiers du Pétrole vont en guerre contre le Ministre de l’ Eologie, contre les députés européens, contre le Conseil Constitutionnel, contre les organisations citoyennes de défense et les partis politiques qui défendent l’ écologie et l’ environnement : «  Nous ne vous laisserons pas brader l’intérêt général au profit de combines politiciennes ; le peuple démoralisé à soif de vérité et nous poursuivrons coûte que coûte notre combat pour que cessent le mensonge et la démagogie et que prévalent le bon sens et le réalisme. » Ces beaux messieurs confondent l’ intérêt général des peuples et leurs intérêts particuliers en tenant un langage populiste; au nom du bon sens et du réalisme ils veulent modifier la loi JACOB de 2011!!!!! "Empêcher les chercheurs de travailler sur des sujets, je crois que c’est un crime contre l’esprit", a estimé Anne Lauvergeon. MAXPPP Ces cris d’ orfraie cachent mal les intérêts particulier et financiers de ces groupes internationaux ni leur refus de l’ expression démocratique et citoyenne. La même Anne LAUVERGEON veut une « fabrique de consensus » pour arriver à ses fins. Il y a un gros pactole financier en jeu : « Selon l’Agence internationale de l’Energie, il y avait en 2010, au niveau mondial, 409 milliards de dollars de subventions aux énergies fossiles. L’arrêt de ces subventions permettrait de réduire la demande énergétique de 4,1 % et les émissions de CO2 de 1,7 milliards de tonnes, autant que le Royaume-Uni, l’Italie, la France et l’Allemagne réunie. Les sommes pourraient être réinvesties pour faciliter la transition vers une économie plus sobre en carbone. » source infossorgue du 06 Octobre 2013.

    Gérard ESTIOT

     


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  • C' était il y a deux jours

     

    C’ était la 2° Journée Internationale contre l’ exploration et l’ exploitation des Gaz et Huiles de Schistes (= Global Frackdown2 Day). En France environ 10 à 12 000 personnes ont manifesté dans 14 villes différentes, dont deux points d’ orgue à MONTELIMAR (26) avec 3 000 participants et SAINT-CLAUDE (39) avec 2 500 participants.

     

    L’ exploration et l’ exploitation des gaz et huiles de schistes par les sociétés transnationales des industries de forage provoquent des mouvements de protestation populaires dans le monde entier. Quelques exemples : en TUNISIE, à Monastir et à Sousse à cause des tremblements de terre provoqués par les chocs de fracturation (=fracking), en ROUMANIE à Pungesti où 500 habitants ont empêcher les excavatrices d’ approcher du site d’ exploitation, en Grande-Bretagne à Galcombe (dont deux habitants étaient à MONTELIMAR samedi dernier), en POLOGNE , aux USA à Youngstone (OHIO) on a recensé 109 tremblements de terre en un an, au CANADA manifestation à MONTREAL contre les exploitations dans le New Brunswick à REXTON,

     

    Ce sont toujours les mêmes sociétés internationales qui forent ou qui poussent au forage : TOTAL, SHELL, CHEVRON, SCHUEPBACH, GDF SUEZ, HESS OIL, MOUVOIL, VERMILION REP, THETIS OIL etc … comme d’ autres qui en profitent par contre – coup : ALSTOM qui vient de décrocher des contrats « de service à long terme pour trois centrales à gaz situées aux Etats-Unis et au Canada, d’une valeur totale de 170 millions d’euros, profitant ainsi d’un marché porté par l’essor du gaz de schiste aux Etats-Unis » source AFP-Romandie du 08 Octobre 2013.  Récemment, Mr MESTRALLET, PDG de GDF SUEZ est allé à Bruxelles devant la Commission européenne le vendredi 11 Octobre avec 9 autres patrons de transnationales des Foreurs et Exploitants miniers pour demander l’ arrêt des subventions à l’ éolien qui représente une énergie alternative, et pour subventionner les centrales à gaz. Or le méthane qui est le gaz de schiste est 400 fois plus dangereux pour le réchauffement climatique. Et GDF SUEZ vient d’ obtenir l’ exploration et l’ exploitation des gaz de schistes en Algérie, en Allemagne, en Pologne, en Grande – Bretagne, en Chine et au Brésil.

    Gérard ESTIOT

     


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