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                        Pas de changement en vue dans le FMI

     

    Dans la crise grecque, un rapport du IEO = Independant Evaluation Office of the International Monetary Fund (=IMF= FMI en français) nous montre que le FMI a joué pour certains pays européens et a joué aussi contre lui. Cet organisme anti-démocratique à souhait, puisque son fonctionnement est basé sur l’argent apporté par ses membres, s’est comporté de manière autoritaire et autocrate. La direction du FMI, avant de faire adopter le 3° mémorandum pour la Grèce, avait modifié les critères d’accès à l’aide financière du  FMI, court-circuitant ainsi son propre conseil d’administration. Le FMI s’est donc retrouvé devant un pays insolvable dont la dette souveraine ne cesse de croître car la Troïka continue à considérer la « soutenabilité » de cette dette par l’obligation de réaliser des réformes structurelles. Tout continue comme avant pour la Grèce qui continue de s’enfoncer dans une crise économique majeure. Car le FMI, selon ses principes initiaux, pour accepter une aide financière à la Grèce, aurait dû instaurer dès 2010 un plan d’austérité lié à une coupe dans la dette souveraine grecque. Mais ni Dominique Straus-Kahn, ni Christine LAGARDE n’ont accepté une restructuration de la dette grecque.

     

    Donc le FMI a suivi les orientations de l’Eurozone, dominée par les dirigeants allemands.  Alors que la Grèce accepte tous les mémorandums depuis 10 ans, contrairement à ce que fait croire la version « officielle européenne » des dirigeants européens : la Grèce a commis des excès et seule l’aide de l’UE et du FMI a pu la sauver. L’UE ne voulait surtout pas d’un risque d’explosion de l’Eurozone, minée par les déficits budgétaires des Etats du Sud : Portugal, Espagne, France, Italie. La dette grecque est détenue principalement par les banques allemandes et françaises qui ont trop à perdre dans cette histoire.

     

    En maintenant que la Grèce se trouve dans un cycle infernal de constant endettement et de destruction de ses structures économiques, le FMI et les dirigeants de l’UE ne veulent pas reconnaître leurs erreurs et ne tiennent pas leurs promesse : la restructuration de la dette grecque qui devait être envisagée à partir de 2016 (parce que l’excédent primaire budgétaire grec était positif, hors remboursement de la dette), a été repoussée à 2018.

     

    Le changement d’orientation de l’UE et le changement de ses institutions est donc à l’ordre du jour si l’on veut poursuivre politiquement la construction européenne.

     

    Gérard ESTIOT

     

     


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  • "Les effets futurs du BREXIT sont exceptionnellement incertains"

    Déclaration de Maurice OBSTFELD, chef économiste du Fonds Monétaire International

    Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Gérard ESTIOT

      

    "Car rien n'est fini. Sous les cendres, la braise brûle encore."

    Yannis YOULANTAS, cinéaste grec.

      


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  • Ce soir à 19H

    réunion ouverte des Insoumis de Romans

    pour le soutien de la candidature de Jean-Luc MELENCHON

    Maison de quartier saint - Nicolas

    14, place du Chapitre

    C'est la troisième réunion pour la constitution et l'organisation du groupe d'appui.

    Au menu :

    * structuration du groupe

    * l'Union européenne : on la change ou on la quitte?

    Gérard ESTIOT


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    Et le cas italien ?

     

    Bien pire que le cas slovène !!!!! Les banques italiennes ont de grosses dettes privées et elles ont émis pour 360 milliards d’euros de créances douteuses en raison de la récession qui a duré en Italie de 2011 à 2013. Les banques italiennes ont vendu aux ménages italiens leurs dettes privées fractionnées dans des obligations bancaires à hauteur de la moitié de cette somme, soit 180 milliards d’euros. Mattéo RENZI, le Premier Ministre italien, voudrait bien s’appuyer sur le jugement de la CJUE sur le cas slovène pour renflouer les banques italiennes. Mais il est bloqué par le droit communautaire qui a mis en place le bail-in pour les banques privées européennes défaillantes depuis 2013. Il espère contourner ce bail – in par un article de la directive européenne BRRD qui permet aux Etats d’aider les banques privées en situation de défaillance. Cependant, Mattéo RENZI pourrait se retrouver face à l’opposition de la Commission européenne au nom de la libre concurrence dans les marchés financiers, car dans le jugement de la CJUE, l’aide de l’Etat à ses banques défaillantes n’est pas liée à une interdiction de l’application du bail-in.  Et les actionnaires des banques italiennes, les créanciers de ces banques et les clients déposants pourraient bien passer quand même à la caisse.  Alors que les ménages italiens (donc des déposants) sont déjà très endettés du fait des obligations bancaires vendues par les banques italiennes. De plus, la dette souveraine italienne se monte à 123% de son PIB (= 2 300 milliards d’euros).

     

    En conclusion de tout cela, il apparaît comme nécessaire un véritable contrôle des banques, à la fois intrusif et coercitif,  dans tous leurs domaines d’activité car elles font toujours courir des risques énormes aux populations. Les traités en cours (CETA entre le CANADA et l’UE, TAFTA entre les USA et l’UE, TiSA sur les services) prévoient une libéralisation identique mot pour mot des services financiers (bancaires et assurantiels), ce qui augure mal d’une quelconque moralisation de l’oligarchie financière internationale. Il existe un certain nombre de propositions politiques alternatives contre cette oligarchie qui n’agit que pour ses intérêts privés contre les intérêts communs de 99% de la population : pour mémoire celles des 22 économistes atterrés, mais bien d’autres également. Ce ne sont pas les outils de la lutte politique contre l’oligarchie financière mondiale qui manquent.

     

    Gérard ESTIOT

     

     


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    Et vos sous là-dedans ?

     

    Ils sont déjà mis en danger par la titrisation lorsque vous avez demandé un prêt à votre banque qui vous l’a accordé sous forme de crédit à rembourser (voir l’article du 08 juillet sur ce blog)

     

    Votre argent sera encore plus en danger si votre banque est défaillante. En se basant sur les décisions de l’UE concernant la crise bancaire chypriote de 2013, l’UE vient de mettre en place le mécanisme du « bail-in » pour le renflouement des banques défaillantes (= en déficit ou en danger suite à des opérations bancaires douteuses, voir 3+ partie). Ce mécanisme oblige les banques à se renflouer « en interne » avant de demander l’aide de « l’externe » = l’aide de l’Etat. La banque défaillante doit demander l’aide, dans l’ordre suivant, de ses actionnaires (privés qui possèdent le capital de la banque), puis l’aide des créanciers de la banques (= ceux qui ont obtenu un prêt, voir plus haut) et enfin l’aide des déposants ( = ceux qui ont déposé de l’ argent comme les salaires, les pensions, l’épargne individuelle dans la banque) si les dépôts dépassent 100 000 euros.  Les créanciers ne sont pas protégés par une quelconque garantie européenne des déposants car Angela MERKEL n’en veut pas = en clair, elle ne veut pas payer pour les défaillances des banques des Etats européens du sud en crise (= Portugal, Espagne, France, Italie, Grèce).  

     

    Les banques européennes préfèrent de loin un autre mécanisme dont elles ont profité dans le passé, « le bail-out » qui fait intervenir l’Etat, par l’argent public, pour renflouer les banques défaillantes = socialisation des pertes privées des banques. C’est ce qu’ont obtenu, en 2013, cinq banques privées slovènes par le renflouement par la Banque Centrale Slovène (= Banka Slovenje) et par l’Etat slovène qui ont versé 3,2 milliards d’euro alors que les actionnaires de ces 5 banques et les créanciers de ces 5 banques n’ont versé que 600 millions d’euros pour leur sauvetage. Cette action de l’Etat slovène vient d’être justifiée par un jugement de la Cour de Justice de l’Union Européenne (=CJUE). Ce qui n’empêche pas les créanciers slovènes d’attaquer en justice les responsables de la Banque Centrale Slovène.

    Gérard ESTIOT


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